Ondes et réseaux :
Commerce et Communications

Le Canada pionnier des des télécommunications du télégraphe de la radiodiffusion

« Harold Innis développe l’idée que le Canada a adopté le chemin de fer pour surmonter les barrières géographiques, en particulier le Bouclier canadien, qui ralentissait son expansion. Cette technologie permet ainsi au jeune pays de maîtriser son espace et de s’affirmer face à son voisin du sud. Innis constate également que si le train est nécessaire pour déplacer matières premières et marchandises, il permet aussi aux hommes de voyager, favorisant ainsi les échanges sociaux et culturels entre ceux-ci, faisant de ce moyen de transport un moyen de communication à part entière. De par ses fonctions, le chemin de fer, en donnant une cohérence interne au Canada, va participer à l’unification économique, mais aussi politique et culturelle de celui-ci. »

En 1846, les premières compagnies de télécommunications canadiennes s’établissent, longeant le développement du chemin de fer et cherchant à exploiter, au Canada, l’extraordinaire invention que le britannique Samuel Morse a développée en 1837 : le télégraphe.

En 1876 A. G. Bell fait breveter le téléphone qui permet de transmettre la voix à distance. Cette petite révolution qui sera suivie rapidement de celle à laquelle participe Guglielmo Marconi, qui parvient, en 1901, à transmettre un signal électromagnétique sans fil de Saint-Jean, Terre-Neuve, jusqu’en Cornouailles, en Angleterre ; un signal radio.

Le gouvernement du Canada adopte l’Acte de la télégraphie sans fil en 1906, à la demande du Parlement britannique, qui prévoit que le Ministère de la Marine et des Pêcheries accordera les licences aux entreprises qui souhaitent transmettre ou recevoir des signaux. C’est la toute première loi sur les télécommunications canadiennes.

« Le “nationalisme technologique” qui se déploie dans la construction du chemin de fer se perpétuera dans le développement des réseaux de communication électrique puis électronique du Canada. Le chemin de fer servira ainsi de modèle à l’établissement du télégraphe puis de la radiodiffusion du pays, chaque technologie contribuant ainsi à bâtir et à renforcer l’identité nationale tout en permettant de coloniser le territoire. Suivant cette logique, la radio publique sera tout d’abord développée à bord des trains et dans les grands hôtels présents dans les gares des deux réseaux (du Château Frontenac à Québec au Château du Lac Louise dans les Rocheuses en passant par le Château Laurier à Ottawa). »

Guglielmo Marconi

Ingénieur électrique et physicien italien, Guglielmo Marconi est l’un des pionniers du développement de la radiodiffusion, ayant contribué au développement du télégraphe sans fil et réalisé une communication sans fil transatlantique dès 1901. 

Il s’établit à Montréal en 1918 pour y fonder la toute première station radiophonique au monde, la XWA identifiée par le code de sa fréquence : CFCF

À Montréal, la rue Marconi et le parc Guglielmo-Marconi lui rendent hommage.

Reginald Aubrey Fessenden

« Fessenden est né à Austin, tout près de Magog, mais c’est aux États-Unis qu’il a mené ses essais et a réussi l’exploit de la “téléphonie sans fil”, la transmission de la voix humaine. Une première fois en 1900, et quelques autres jusqu’à cette fameuse veille de Noël 1906 où il lit la Bible, joue du violon, chante et envoie ses bons vœux dans une brève émission captée par plusieurs navires au large de la Nouvelle-Angleterre.

C’est cette date, décembre 1906, qu’on retient comme le début de la radio parlée […] »

1912

Naufrage du Titanic : 1500 morts, mais aussi 700 personnes rescapées grâce à la TSF, qui permet à des navires présents dans l’Atlantique Nord de leur porter secours.

Conférence de Londres, où 46 pays s’entendent sur un premier partage des lettres d’appel. Pour le Canada, ce sera CF, CH, CJ et CK pour les premières lettres.

Le Canada et la radio-télédiffusion

En 1919, la filiale montréalaise de la Marconi Wireless Company, devient la première radio au monde à diffuser du contenu selon un horaire régulier.

La radio, telle qu’on la connaît aujourd’hui, est née.

En 1922 le Canada autorise la radiodiffusion commerciale – avant c’était expérimental ou militaire

« C’est surtout 1922 qui marque les grands débuts de la radio, comme à peu près partout ailleurs dans le monde. Une vingtaine de licences radio sont octroyées au Canada cette année-là et, signe des temps, les grands quotidiens en veulent tous. Le Toronto Star, le Winnipeg Tribune, le Calgary Herald, le Edmonton Journal, le Vancouver Province et, à Montréal, le quotidien La Presse, qui lance CKAC. […] En quelque sorte, la presse écrite voit la radio comme un média d’avenir, mais aussi comme un concurrent qu’il vaut mieux domestiquer de l’intérieur. »

La radio intègre peu à peu le quotidien et l’appareil, souvent massif, se taille une place de choix dans les salons de ceux qui ont les moyens de s’en procurer un. On écoute généralement la radio en famille, pour s’informer, se divertir, ou pour prier. Les programmations ne sont pas en continu et sont souvent morcelées au courant de la semaine.

Au départ, sans réglementation précise, la radiodiffusion grand public est rapidement convoitée par des annonceurs qui commanditent les programmes, soit des émissions en direct ou des retransmissions d’événements captés un peu partout autour du monde (concerts, galas de boxe, etc.).

« Propriété du journal La Presse depuis sa création en 1922, le poste radio CKAC de Montréal s’impose tôt comme le plus important diffuseur francophone d’Amérique du Nord. La majorité du temps d’antenne des premières années va à la diffusion de musique classique et de chansons, dont une large part de contenus américains. En 1927, un partenariat intervient avec le réseau américain CBS pour la retransmission à Montréal de grande musique symphonique et de variétés. Le taux d’émissions américaines entraîne la tenue de la Commission Aird, qui mène elle-même en 1936 à la création du réseau public de Radio-Canada. »

(en arrière plan : La soprano fraco-américaine Lily Pons, en visite à CKAC en 1939)

En 1924, la station CKAC ouvre la voie aux grandes commandites de prestige avec la commandite par la Brasserie Frontenac des concerts diffusés sur le site de l’actuelle Maison de la culture Frontenac.

« Au courant des années 1920, la musique diffusée sur les ondes est principalement jouée en direct : les studios de radio ressemblent plutôt à des studios d’enregistrement. Orchestres et musiciens célèbres vont visiter ces studios et gagner en popularité. La musique classique et les musiques de danse se démocratisent. […] Les stations de radio vont aussi enregistrer à l’extérieur de leurs studios : elles s’invitent dans plusieurs salles et cabarets de la métropole pour diffuser en direct des concerts et des soirées de danse. Ces établissements où l’on peut sortir danser se multiplient à Montréal, passant de 6 en 1914 à 32 en 1947. L’arrivée de la radio s’accompagne donc d’un important foisonnement culturel dans la métropole : les divertissements liés à la musique deviennent plus accessibles que jamais. »

Néanmoins, la nature et la qualité de ce qui est diffusé à la radio préoccupe les pouvoirs publics. Principalement, les préoccupations du gouvernement fédéral concernent la capacité de déployer un réseau fiable sur l’ensemble du vaste territoire Canadien, et le danger que présente «l’américanisation des ondes», surtout au Canada anglais.

La radio comme instrument de souveraineté et d'unité culturelle :

une dualité culture / commerce

«Au cours des années 1920, la “nation” canadienne restait à construire sur les restes de l’ancien empire britannique pour éviter de tomber sous l’égide du nouvel empire américain. Car la question de l’unité au moyen des médias est étroitement – et depuis longtemps – liée à celle de l’influence américaine, qui rend difficile, voire utopique, la construction d’un Canada culturellement souverain et homogène. Dans l’espace canadien coexistent au moins deux cultures nationales inégalement affirmées. […] La radiodiffusion est historiquement marquée par une constante opposition conceptuelle : devrait-elle constituer un moyen politique et culturel consacré à l’éclosion d’une personnalité canadienne ou un instrument de profit asservi à des fins commerciales, sans autre objectif ? »

Commission Aird

« Durant les années 1920, la radio se développait partout au Canada selon le modèle commercial américain. Même que plusieurs stations relayaient en partie les stations américaines. Devant les inquiétudes que soulevait une telle situation, le gouvernement fédéral crée une commission royale en 1928, la commission Aird, du nom de son président. Son rapport recommande, un an plus tard, la création d’une radio d’État inspiré de la BBC en Angleterre. »

En 1929, la Commission royale de la radiodiffusion, présidée par John Aird, étudie différents modèles d’implantation de la radiodiffusion et s’intéresse spécifiquement aux aspects suivants :

    • qualité des émissions : cherche à agir contre la médiocrité des programmes
    • présence de la publicité : critique la trop grande place de la publicité
    • universalité de l’accès : soutient le déploiement dans les régions peu peuplées
    • souveraineté culturelle : lutte contre la domination des programmes des États-Unis

« C’est ainsi que l’insuffisance du rayonnement en certaines régions, l’absence d’un service national d’émissions canadiennes, le peu d’occasions données aux artistes canadiens de se faire entendre, ont donné naissance à un problème caractéristique du Canada: l’ampleur des frais dans un pays à population disséminée dans de vastes étendues.

Ce problème eut aussi des répercussions sur les affaires. Une compagnie appartenant à des Canadiens ne pouvait aspirer à soutenir la concurrence des entreprises dont la compagnie-mère avait son siège aux Etats-Unis et dont les produits étaient annoncés sur des stations américaines à la portée des foyers canadiens, sans compter sur un régime de réclame radiophonique à l’échelle nationale au Canada. Pourtant, cette réclame était impossible sans un service de réseau assuré à peu de frais et les seules ressources de la réclame ne suffisaient pas à faire vivre un réseau sur le plan national. »

« Entre, d’une part, l’étatisation intégrale, proposée par la commission Aird et que la nation n’avait pas les moyens de s’offrir et, d’autre part, la commercialisation complète, qui s’était déjà révélée insuffisante et dont le commerce ne pouvait se payer le luxe, il y avait un compromis… compromis trouvé plus tard dans l’association des stations publiques et privées au sein d’un régime national. »

Radio-Canada

Le service public canadien de radio-diffusion

Les bases de la relation entre l’État canadien est les télécommunications s’établissent rapidement et favorisent l’intervention publique.

En 1936, la Société Radio-Canada (SRC) est fondée avec comme mandat de déployer un réseau de radiodiffusion et une programmation canadienne d’un océan à l’autre. La radio d’État doit servir de contre-poids aux radios commerciales et offrir un contenu de qualité pour faire face à la profusion de contenus états-uniens.

C’est la naissance de ce qu’on désignera comme le service public de radio-diffusion. À Montréal, la station CBM (Canadian Broadcasting Montréal) est d’abord mise en ondes, une radio bilingue, comme celles qui existent déjà à l’époque dans la métropole canadienne, dont CKAC qui diffuse à l’occasion des émissions américaines.

Le service public ou les entreprises d’utilité publique concernent des activités ayant rapport à l’intérêt général.

Il appartient à l’État de déterminer ce qui est d’intérêt général et donc ce qui relève du service public ou des public utilities.

La gestion d’un service public ou d’une entreprise d’utilité publique peut être confiée à des entreprises publiques ou à des entreprises privées.

Les entreprises de service public doivent se conformer à des exigences de continuité du service, d’accessibilité, et d’adaptabilité

La position de l’État peut changer selon les époques et notamment selon le contexte socio-historique.

L’idée du service public s’est toujours trouvée en tension entre deux pôles opposés, l’un qui encourage l’intervention publique en faveur de plus d’égalité et d’équité entre les citoyen·nes d’un même État, l’autre qui considère que les individus devraient être en mesure de faire des choix librement parmi l’offre d’un marché ouvert et sans entraves.

philosophie démocratique

Objectif principal

la vitalité démocratique

considère les individus comme des

citoyennes et des citoyens possédant des droits de manière égalitaire

les rapports sociaux s'expriment dans

l’espace public

Rôle de l'État

protéger l’équité et l’égalité des citoyen·nes & renforcer la citoyenneté

Garantit

le droit de participer à la vie publique

philosophie économique

Objectif principal

la vitalité économique

considère les individus comme des

producteurs, productrices / consommateurs, consommatrices

les rapports sociaux s'expriment dans

le marché

Rôle de l'État

protéger la propriété et les libertés individuelles & assurer le fonctionnement des marchés

Garantit

la liberté des individus sur le marché & les choix privés et inaliénables

conception de la culture

la culture constitue un vaste ensemble d’informations et de connaissances qui permettent aux citoyen·nes de se développer, de s’adapter et de participer individuellement ou collectivement à leur milieu

conception de la culture

la culture est un concept étranger à la philosophie économique

se réduit à une série de biens et de services échangeables (monnayables) sur le marché

L'ÂGE D'OR DE LA RADIO

Photo : Société Radio-Canada

Le comédien
Guy Mauffette
lors de l’enregistrement de l’adaptation radio du roman Un homme et son péché  en 1939. 

Il animera aussi Le cabaret du soir qui penche, le dimanche soir, de 1960 à 1973 à la radio de Radio-Canada.

« L’année 1940 marque le début d’un premier âge d’or de la radio. Cette année charnière annonce une radio plus complète et ouvre une période marquée par une évolution constante, tant du point de vue de la programmation que de la réception et de la diffusion.

Dans le grand cycle qui débute avec la Seconde Guerre, on peut distinguer trois phases principales.

Entre 1940 et 1955, la radio vit des années d’expansion caractérisées par l’exploitation du radio-feuilleton et l’apparition du vedettariat.

Durant les dix années suivantes, la radio, désormais concurrencée par la télévision, cherche à adapter sa programmation en accordant une place prépondérante à la chanson et à la musique.

Avec la fin des années soixante, les deux grands réseaux radiophoniques provinciaux, dont les centres de production sont à Montréal, se structurent, tandis qu’apparaissent les émetteurs en modulation de fréquence (MF) et les premières radios alternatives. »

Commission massey

En 1951, Commission royale d’enquête sur l’avancement des arts, des lettres et des sciences, présidée par Vincent Massey, est établie afin d’étudier l’état des arts et de la culture au Canada. Le rapport propose le financement des activités culturelles par le gouvernement fédéral et contribue, par ses recommandations, à la création de la Bibliothèque nationale du Canada et du Conseil des arts du Canada. 

Elle pose également les bases des orientations du service public de radio et de télédiffusion en proposant que les utilisateurs des ondes publiques (celles de la radio, ensuite de la télévision) doivent remplir un triple rôle auprès de la population canadienne, ce lui d’informer, d’éduquer et de divertir.

«  Dans toute société démocratique, le rôle de la radio est :

1) de fournir une information complète, impartiale et objective ;

2) d’éduquer le public adulte et de fourni à ceux qui n’ont pas la chance de poursuivre des études de parachever leur formation ;

3) de divertir et amuser le public. » 

« L’important de la période 1945-1970, qu’on a parfois appelé l’âge d’or de la radio, c’est que non seulement elle se développe partout sur le territoire québécois, mais c’est aussi qu’elle est terriblement créative. Chez les auteurs dramatiques, les femmes y tiennent une bonne place, et les personnages féminins des radioromans influenceront grandement l’émergence de ce qu’on appellera plus tard l’émancipation des femmes, pour ne pas dire le féminisme. »

Extraits

Le courrier du cœur

Société Radio-Canada, 1944

Sauter 02:58 à 07:15

Madame est servie

Société Radio-Canada, 1952

Démarrer à 04:54

La radio face à l'arrivée de la télévision

La télévision, lancée officiellement en 1952, affecte la radio de deux manières:
    • en accaparant une partie du public, surtout en soirée ;
    • en recrutant ses principaux artisans à la radio (et au théâtre).

« La radio doit retrouver rapidement un second souffle et ce sera fait avec l’arrivée du transistor, qui permet aux adolescents d’écouter la radio hors du duo parental, aussi la généralisation du récepteur radio dans les automobiles et, pour ce qui est de la programmation, le début des tribunes téléphoniques et l’exploitation à outrance du 45 tours. »

« L’investissement dans le secteur de la radiodiffusion croît de façon phénoménale entre 1940 et 1980. Pour un dollar investi en 1940, plus de trois mille cinq cents furent nécessaires en 1980. Cette poussée est essentiellement due à l’augmentation du nombre de diffuseurs et à l’accroissement des coûts inhérents à la technologie. Il n’y eut pas ralentissement, comme on aurait pu s’y attendre, lorsque la télévision fut lancée. »

DE LA BANDE « AM » À LA RADIO « FM »

« La technique MF [modulation de fréquences], connue depuis le milieu des années trente, n’a émergé comme support commercial qu’à la fin des années soixante. Cette situation est consécutive à la naissance de la télévision. Les investisseurs, forts de l’expérience américaine, n’ont pas hésité entre les deux modes de diffusion qui s’offraient à eux. Le MF demeurait une curiosité technique et ne devint média de masse que lorsque la majorité de la population eut fait l’apprentissage de la radio MA [modulation d’amplitude] et de la télévision. Alors, le MF put occuper l’espace social laissé vacant par les deux autres médias électroniques.  »

Jean-Pierre Coallier

En 1962, l’arrivée de la station CKLM-AM 1570 comble l’espace disponible sur la bande AM à Montréal.

Rapidement, de nouvelles stations apparaissent sur la bande FM, comme CFGL-FM « la radio qui parle et qui change », fondée par Jean-Pierre Coallier et Roland Saucier, première station commerciale indépendante au Canada sur la bande FM.

LA RADIO EN RÉSEAUX

En 1967, Raymond Crépault, propriétaire de CJMS à Montréal, rachète des stations à Québec et à Hull, puis en ouvre deux autres à Sherbrooke et à Trois-Rivières en 1968. Il fonde le réseau Radiomutuel.

En 1968, Philippe de Gaspé-Beaubien fait l’acquisition de CKAC à Montréal et crée le réseau Télémédia en rachetant des stations à Hull, Sherbrooke et Trois-Rivières.

« De familiale qu’elle était en 1940, l’écoute radiophonique devient peu à peu une activité individualisée. Cela est démontré par la forte croissance du nombre de récepteurs. Plusieurs facteurs expliquent cette situation.[…] Mais l’augmentation du nombre de diffuseurs et leur spécialisation en constituent la cause immédiate. Le phénomène peut même mener à une impasse. Le nombre d’auditeurs augmentant, le marché publicitaire potentiel devient plus vaste, ce qui suscite l’arrivée de nouveaux diffuseurs qui cherchent à se différencier de leurs concurrents, attirant ainsi une partie du public auditeur et fragmentant les auditoires. »

Le marché (montréalais) de la radio

CJMS-AM

Fondée en 1954 la station se rattache au  réseau radio mutuel de 1969 à sa vente à Télémédia et sa fermeture en 1994

CKMF – 94,3

CJMS-FM devient CKMF en 1964  et devient la radio des hits (disco, dance, rock, pop). En 1993 la station adopte le nom «Énergie»

CHOM – 97,7

Station musicale depuis 1963, la station a adopte les lettres CHOM en 1971 et propose une programmation bilingue jusqu’à son acquisition par le réseau torontois CHUM Ltd.

 CIBL

En 1979, Radio Maisonneuve obtient une licence d’exploitation pour une radio desservant les quartiers Hochelaga, Maisonneuve, Rosemont et du Centre-Sud dans l’est de Montréal. Elle change de fréquence et de nom pour CIBL en 1980.

CKVL-AM

Fondée à Verdun en 1947, CKVL-AM est d’abord une station bilingue et diffuse de la musique jazz, dont Oscar Peterson, puis de la chanson française puis se consacre au «hit parade» avant de prendre un virage vers l’information durant les années 1970. 

CKVL-FM / CKOI

CKVL-FM diffuse une programmation distincte de CKVL-AM depuis 1962. En 1969, elle est la première au canada à diffuser 24h/24. En 1973 la station devient francophone et en 1976 elle adopte les lettres CKOI.

« Vers la fin des années 1980, le CRTC adopte une novuelle réglementation relativement à la radio commerciale. Les principaux ajouts concernent l’obligation de diffuser 35 % de musique canadienne et 55 % de MVF entre 6 h et 18 h, du lundi au vendredi. Enfin, le CRTC assouplit les règles régissant la propriété de stations de radio dans le but d’augmenter l’offre aux auditeurs. On adopte cette mesure parce qu’on croit qu’un propriétaire, s’il détient plusieurs stations dans un même marché, optera pour des formats musicaux différents afin que ses stations ne se nuisent pas entre elles. »

Au cours de la décennie 1990, la radio québécoise change :

    • Il n’y a presque plus de station à propriétaire unique : les stations privées sont pratiquement toutes reliées à un réseau 
    • Les stations commerciales délaissent progressivement la bande AM au profit du FM, qui est plus profitable
    • La bande AM se spécialise dans la radio « parlée » et les fréquences libres sont attribuées à des organismes de radio communautaire 

« La radio privée, qui a longtemps servi à offrir des auditeurs et des auditrices aux publicitaires, est devenue graduellement un bon réservoir de gain de capital. Tout ça n’est pas étranger à un certain appauvrissement, parce que les revenus publicitaires ne servent pas seulement à payer l’exploitation, les frais techniques et les salaires, mais aussi, et de plus en plus, à répondre à l’appétit des actionnaires. »

« Au début des années 2000, Astral Média et Corus Québec étaient les plus importants acteurs de la radiodiffusion opérant respectivement 24 et 15 stations de radio. Cependant, plusieurs transactions et fermetures effectuées par ces deux entreprises vont transformer le portrait de la propriété de la radio au Québec. »

Arsenal Média

Fondée en 1961 les frères Harold, Harvey, Sidney et Ian Greenberg, la compagnie Astral se spécialise d’abord dans la photo avant de se diversifier et de se repositionner, au milieu des années 1990, comme entreprise médiatique. En 1997, elle acquiert une portion de Radiomutuel avant de racheter la totalité de l’entreprise en 1999, puis elle acquiert Télémédia en 2002. 

Aussi propriétaire de plusieurs chaînes de télévision spécialisée et d’un vaste réseau d’affichage, Astral est rachetée par BCE en 2012.

RNC Media

Fondée en 1987, Corus est une filiale de l’entreprise de télécommunications Shaw Communications établie dans l’Ouest canadien depuis 1966. En 2005, l’entreprise rachète à Astral une partie du réseau Radiomédia.

Cogeco

En 2010, Corus Entertainment vend ses stations à Cogeco Diffusion, une filiale du groupe de cablodistribution Cogeco, qui avait lancé le réseau Rythme FM en 2003.

 

« À présent, trois principales entreprises dominent le secteur de la radio au Québec : BCE, Cogeco et Arsenal Media. Elles disposent, à elles seules, de près de 60 % des stations de radio commerciale […] La présence de Bell Média et de Cogeco dans les principaux marchés leur apporte une très grande partie de l’écoute. À l’automne 2021, les deux sociétés récoltaient près de 50% des parts d’écoute des stations de langue française au Canada, soit 37 % pour Cogeco et 11 % pour BCE. Pour leur part, les deux services de langue française de Radio-Canada, ICI Première et ICI Musique, retenaient 23 % de l’écoute dans le marché central francophone de Montréal en 2022-2023. »

CC (BY-NC-ND) | 2024 – Philippe-Antoine Lupien | UQAM